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Cartes de crédit et COVID-19: payer avec des cartes est-il plus sûr?

By banqo.fr

Updated on: 10 Apr 2020

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La crise induite par COVID-19 aura certainement un impact sur la plupart de nos activités. Les secteurs tels que les compagnies aériennes, la restauration, le tourisme ou le divertissement semblent être les plus touchés, et nous ne sommes pas tout à fait prêts à évaluer le plein impact de la crise sur nos économies. De plus, ce qui a fait de nous ce que nous sommes maintenant, à savoir les interactions sociales, a été incontestablement affecté et le nouveau paradigme peut rester avec nous pendant une période de temps toujours inconnue. En quelques semaines, des choses auxquelles nous n'avions même pas pensé auparavant sont devenues des normes sociales et il semble que nous devons être amenés à changer plusieurs de nos comportements.

Dans ce contexte, nous examinons comment le système de paiement a été affecté et ce qui pourrait se produire au cours de la période suivante. Quel a été l'impact de la crise sur le nombre d'opérations de paiement en France? Pouvons-nous nous attendre à ce que les paiements sans fil prennent le relais sur les paiements en espèces? Quels sont les risques d'être infecté par la manipulation de l'argent liquide?

Dans cet article, nous allons essayer de présenter un bref aperçu de tous ces éléments.

Comment le système des paiements a-t-il été affecté par COVID-19?

En France, au cours des dernières semaines, il a été enregistré une diminution du nombre de transactions de paiement. Cela peut s'expliquer possiblement par deux raisons:

  • Les gens ont consommée moins au cours de cette période, étant donné que la plupart des activités commerciales ont été fermées. Une augmentation relativement importante a été enregistrée pour les produits de première nécessité (nourriture, boissons, etc.), mais insuffisante pour surmonter la diminution de l'ensemble des payements. Le comportement consumériste ne peut pas changer radicalement à court terme, car nous ne pouvons pas manger et boire plus que d'habitude.
  • Les gens peuvent anticiper une crise économique dans un proche avenir, ce qui peut réduire la confiance dans l'économie en général. Par conséquent, nous pouvons nous atteindre d'évoluer légèrement vers un comportement d'épargne, en vue d'un potentiel ralentissement économique. Plus le confinement est long, plus l'impact sur nos économies peut être important et plus la reprise prendra plus du temps.

La baisse de l'activité économique au cours des derniers mois a également eu un impact sur les paiements électroniques, y compris les paiements par différents types de cartes (-30%). Étonnamment ou non, les paiements en espèces ont été encore plus affectés, car d'un côté les gens ont tendance à considérer l'argent comme des instruments "sales" et potentiellement infectieux en ce moment. D'un autre côté, les commerçants essaieraient également d'éviter de recevoir de l'argent en espèce afin d'éviter de potentielles infections. Cela peut avoir un impact énorme sur l'économie, car selon plusieurs études, en France, jusqu'à 68% des transactions en magasin sont effectuées en espèces sur la base d'une enquête présentée par le Parisien.

Qui a été le plus touché par les derniers développements?

En France, 5% de la population n'a pas de carte de paiement (crédit ou débit) et cette catégorie de population paierait tout en espèces. Par exemple, une partie des prestations sociales sont versées en espèces et, il en va de même pour les paiements des bénéficiaires de ces prestations envers les commerçants. Cependant, en raison des risques de propagation du virus via le papier-monnaie, il apparaît que les commerçants seraient réticents de recevoir des paiements en espèces, bien que ce fait soit illégal en France, fait qui rendrait encore plus précaire la situation sociale d'une catégorie déjà exposée aux circonstances actuelles (à savoir les personnes âgées ou les personnes se trouvant dans une situation économiquement précaire). Une diminution des paiements en espèces pouvant atteindre 50% des activités normales a également été signalée par des associations regroupant des transporteurs de fonds.

Quelle a été la réponse des autorités?

Le ministère de la Santé a annoncé que le risque d'infection lié à la manipulation de l'argent liquide est minime, mais pas inexistant. Le communiqué suit des conclusions validées par les spécialistes de l'Organisation mondiale de la santé. Cette approche a également été suivie par la Banque nationale de France, position qui s'aligne également sur les conclusions présentées par la Banque centrale européenne.

Comment les autres pays ont-ils géré l'argent en espèce pendant la crise du COVID-19?

Des pays comme la Chine ou la Corée du Sud ont décidé d'aller encore plus loin pour limiter la contagion due à l'argent en espèce en circulation. Ils ont soit massivement remplacé le papier-monnaie, soit procédé à leur décontamination, par traitement aux ultraviolets ou dans des fours spéciaux. Ils ont également confiné l'argent traité pendant environ une à deux semaines pour laisser le temps au virus de disparaître. Mais surtout, dans des pays comme les États-Unis, les autorités ont littéralement mis en quarantaine l'argent liquide en provenance de pays fortement touchés par le virus, principalement d'Asie.

Et quoi à partir de demain?

Il y avait des voix demandant l'augmentation du plafond maximal autorisé pour les paiements sans fil de 30 € à 50 €, voire même 60 €. Aucune position officielle n'a encore été annoncée, car une telle décision pourrait avoir un impact important sur les 60 millions de cartes de paiement enregistrées en France. En France, un paiement électronique sur quatre est effectué sans fil, mais nous pouvons nous attendre à une augmentation de la granularité des paiements, en raison de la diminution de la consommation, ce qui pourrait potentiellement entraîner une augmentation globale des paiements sans fil au cours de la prochaine période.

Payer en espèces continuera probablement et personne ne devrait être laissé de côté, surtout dans les moments où le mot clé est la solidarité. Cependant, si nous pouvons contribuer à limiter la propagation du virus, que ce soit de manière marginale, les payements par carte bancaire, notamment les payements sans fil, sont plus qu'encouragés.

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